Gentillesse, canyons et vallons.

Du 15 janvier au 30 janvier 2024

Pour être honnête, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre au Brésil. Rien ou très peu de planification , il faut dire que peu de cyclistes y roulent. Puis les  informations s’accumulent et nous définissons notre route. Un canyon, une descente vers le littoral, éviter Sao Paulo. Le choix des routes est parfois difficile car la petite route est souvent de terre battue ou de gravier alors que la plus grande comporte beaucoup de circulation avec ou sans accotements. La pluie aussi est abondante depuis Chapecó alors la route de terre sous la pluie ? À  Chapecó justement nous sommes accueilli par une famille membre de Warmshowers. Un accueil extraordinaire au cœur de cette famille nous en apprendra beaucoup sur le Brésil et Edisom nous aidera dans notre planification de route. En quittant nos hôtes nous visons une région de canyons autour de Cambara do Sul, une semaine de vélo. 

 

En quittant Chapeco le samedi matin nous évitons un peu le trafic sur cette route ne comportant pas d’accotement mais tout de même achalandé. Comme pour le reste c’est du monte/descend comme à tout les jours d’ailleurs.Belle ride vélo. Le soir venue nous demandons la permission de camper à l’arrière du centre communautaire de Sete De Setembro, un tout petit village mais très dynamique. « Oui, et vous viendrez à la fête se soir ». Nous nous installons, allons prendre une bière avec eux mais comme nous ne parlons pas Portugais c’est difficile de communiquer. Nous retournons à notre tente et préparons notre repas du soir. Une seconde invitation à prendre une bière avec eux ( ici on parle de grosse bière) et nous repartons en douce se coucher. Mais vers 10h, nous dormons profondément, un fêtard vient nous signaler que le BBQ, la viande est prête avec un exemple de brochette dans l’entrée de notre tente. C’est drôle mais nous déclinons en leurs disant que nous sommes fatigués et que nous dormons. C’est ça l’accueil Brésilien. Faut dire que la fin de semaine il y a toujours prétexte à la fête et aux rencontres familiales. De plus lors de nos arrêts pour vérifier notre route il n’ai pas rare qu’une personne arrêté pour voir si nous avons besoin d’aide. Nous avons même eu un repas gratuit dans un restaurant un bon dimanche midi. Le restaurateur a refusé de se faire payer. 

Nous poursuivons notre routes par les collines où les paysages agricoles se suivent. Il fait encore chaud mais c’est plus tolérable, même pas besoin de clim. 

 

Nous avions souhaité moins de chaleurs et ben c’est à partir de ce moment que la temp va changer, une dépression venant du Sud apportera de la  pluie froide pour plusieurs jours. Pas toute la journée mais cela fera en sorte que nous arriverons bien trempé ou humide à la fin de nos journées. 

C’est à partir de Bom Jesus que notre trajet prendra les routes de graviers et les paysages forestiers. Ici la foresterie est maître et le pin de production en est l’essence. Il y a aussi le pin de parana,  espèce endémique de la région et interdit de commercialisation. Il est particulier et bien reconnaissable à sa forme. 

 

Après un bivouac abrité de la pluie dans une forêt de pin cultivé nous reprenons la route toujours en gravier vers Cambara do Sul. Là ou nous nous reposerons et irons voir l’un des canyons soit le canyon Itaimbezinho avec ses parois vertigineuses de 700 m de haut. Ici dans les hauteurs, la brume s’installe en début d’après midi et la pluie peut nous rendre visite. Pour ces raisons nous partons tôt le lendemain matin pour nous rendre au parc, la route encore là en gravier bien terreux humide et bien cahoteuse nous accompagnera pour le trajet de 19 km à l’aller. 

 

La vue est impressionnante , c’est immense, nous sommes comblés. De plus le soleil est là pour la durée de la visite ou presque, faut pas trop en demander. Au retour la pluie s’installe et rend la route bien mouillée et glissante, il faut être tout doux pour éviter la glissade. Car mine de rien il y a environ 400 m de dénivelé pour si rendre et au retour. 

Nous arrêtons quand même au retour voir un rodéo, concours de lasso sous la bruine.

Après une journée de repos nous repartons sur la route qui sera encore en grande partie en gravier et en travaux jusqu’à notre prochain bivouac que nous prévoyons sur la corniche du canyon de Riconha. Nous savons aussi que la brume sera au rendez-vous mais nous espérons que la vue au petit matin sera dégagée. A notre approche la brume s’installe pour devenir si dense que notre vision se limite  moins de 10 m. Nous installons notre campement, soupons dans la brume et rentrons dans la tente en espérant une belle éclaircie le lendemain.

Depuis notre entrée au Brésil le terrain est fripé. Si bien qu’en 1200 km nous avons grimpé 18000 mètres même si notre altitude maximale fut 1230 mètres! Ça fait beaucoup de monte descend et pas de plat.

A suivre … vers un autre Brésil. 

une journée au Brésil

Samedi 13 janvier de bon matin nous quittons Cantaduvas en direction de Nova Prata do Iguaçu. La route ondule généreusement dès le départ et chaque virages nous apporte une nouvelle fenêtre sur la campagne. Le paysage est magnifique, parfois un peu comme l’Estrie au Québec mais avec des collines plus imposantes et une végétation fort différente! La grande culture s’impose. Le soja, surtout et le maïs dominent largement pour couvrir les majestueuses vagues de vert. La surface est parfaite et le trafic est au minimum. Nous pouvons suer tranquille même si la route est étroite et difficile. Certaines montées indiquent jusqu’à 14% et beaucoup sont entre 8 et 10%. Nos jambes seront bien cuites à la fin de nos 79 km.

En après-midi ça se corse. Voilà les pavés ou plutôt les roches cubiques qui font office de route. Même en descente c’est lent et cela durera 17 km. A mi chemin de la section de pavés il y a un Rio et paraît-il une barque. Comme nous parlons peu, voir pas du tout le Portugais il nous est difficile d’obtenir une confirmation sur le dit transport. Nous espérons et ce ne sera qu’au dernier virage à moins de 100 mètres que nous apercevrons la barque. Ouff car rebrousser chemin aurait été fort pénible et démoralisant. En débarquant nous dûmes pousser tant c’était pentu. En haut de la première butte, une pause s’impose au restaurant/dépanneur avec de l’eau bien froide et des barres énergétiques. Les quelques personnes du coin (c’est creux en maudit ici) viennent nous parler mais ils ne semblent pas remarquer que nos yeux en formes de points d’interrogation indique notre incompréhension. Pas de réseau cellulaire donc pas de traducteur! Ha la la! Le gars répète l e n t e m e n t mais rien n’y fait. On leurs fait comprendre d’où on vient, que nous roulons depuis Cusco et vers Sao Paulo pour prendre l’avion vers le Canada. Les Brésiliens nous abordent souvent et ils sont d’une gentillesse! Dommage que nos échanges soient si difficiles même avec le traducteur du cellulaire.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Nous reprenons la route après notre litre et demi d’eau bu, toujours sur les pavés. Par endroit la récolte du maïs est en cours tandis qu’il est bien vert un peu plus loin. Idem avec le soja. La contrainte des saisons est vraiment différente par ici. Au sortir des pavés un magasin général nous tend les bras. J’ai les mains mouillées de sueur depuis si longtemps que ma peau est ratatinée. Encore de l’eau froide, du lait au chocolat bien tiède chaud. Il était dans nos bagages et il fait quand même 39’ ici. Dire qu’on est pété est un euphémisme. Devant le magasin, quelques tables sous le toit  nous procure de l’ombre. Deux tables sont occupées par des joueurs de cartes, ça semble pas mal sérieux!

IMG_1795

Il ne nous reste qu’à nous rendre à l’hôtel en haut d’une dernière côte pour rencontrer le gentil propriétaire et prendre la chambre la plus cher avec air climatisé.

Une journée c’est pas assez. 

Le lendemain, bien reposé nous déjeunons tandis que la messe du dimanche matin joue à la télé. Le petit déjeuner de type buffet est généralement inclus au Brésil. Nous partons vers Dios Vizinhos sur une route magique. Nous serpentons et ondulons seul en admirant les vues spectaculaires. Le Rio serpente aussi autour de nous si bien que parfois il est des deux côtés de la route. Mais ça monte et descends en sapristi. Les paysages ça se mérite!

Ce diaporama nécessite JavaScript.

A dix heures nous collationnons devant l’épicerie et ici encore les gens nous accostent, curieux. Je pense qu’il n’y pas beaucoup de cyclotouristes qui passe par ici. Dommage. Un des gars qui nous a parlé revient et nous invite chez lui pour manger. Nous prendrons un café mais déclinerons le bœuf qui tourne sur le feu. Une heure d’échange avec la famille et nous devons repartir. Fait déjà plus de 35’. A l’autre village il est un peu passé midi et tout est fermé. Nous sommes dimanche. Même pas d’eau à la station service. En passant nous remarquons une famille qui mange dehors alors nous demandons de l’eau. Eau et glace nous aurons et poisson grillé que le monsieur a pêché lui même. Ça goûte tellement bon.

En deux jours le Brésil et les brésiliens nous séduisent. En plus la pluie tombe toujours quand nous sommes à l’abri. Deux jours, 140 km et 2500 mètres de dénivelé positif et autant de dénivelé négatif.

Obrigado. Merci.

Bom dia. Bonjour 

Boa viagem . Bon voyage. Bon wéiage. Comme en québécois!

Le reste on dirait une chanson incompréhensible. Pis je vous dis pas comment ils prononcent Canada ou Sao Paulo! 

Beaucoup de camping. Du 26 décembre 2023 au 8 janvier 2024

Beaucoup de camping après Résistencia le long de la rivière Parana. C’est moins chaud. Lire il ne fait plus 40’. Camper le long de la rivière, tantôt à quelques mètres comme un soir où nous étions avec trois autres familles dans un camping géré par une famille de pêcheurs. Sauf nous, tous ont pêché, soit au bord de l’eau ou en bateau. Faut dire que la pêche en Argentine c’est du sérieux. Parfois en haut d’une falaise de 10 mètres. Mais encore là les gens descendent et vont taquiner le poisson. Là où nous avons vu le plus de prises fût tout près du pont après Résistencia. Mais ils les rejetaient tous à l’eau! Pas étonnant que les restaurants n’offrent pas de poisson! C’est banale de camper au bord de la rivière pis c’est pas si banale. On a quand même une vue sur le Paraguay de l’autre côté! Parfois on campe plus loin le long d’une plus petite rivière qui nous offrait des chutes bien agréables et rafraîchissantes en fin de journée. Il faisait tout de même toujours autour de 30 à 35´. Le coût le plus bas fût « gratis pour les cyclistes » piscine incluse et souvent autour de 2000pesos (3$can), le plus cher 7000pesos.  La nuit la plus pénible. Le soir du 31 décembre. Musique techno vraiment trop forte pour nos bouchons d’oreille et ce jusqu’à notre départ à 7:45 le lendemain matin.

Si la pêche est importante, que dire du « maté »? La tasse, dite calebasse de maté dans la main droite, le Thermos sous le bras gauche. Partout, tout le temps. Dans la piscine, la rivière, à l’ombre sous un arbre et peu importe la chaleur. Aux station d’essence ils peuvent remplir leur Thermos d’eau chaude gratuitement. Le long de la route nous profitions de toutes les stations d’essence pour nous rafraîchir, boire et nous reposer au frais. Pas pour le maté! 
La route est toujours plane jusqu’à la province de Missiones soit un peu avant  Posadas. Section pénible car sans accotement et avec beaucoup de voitures qui roulent aussi vite que possible en doublant n’importe quand. A partir de là c’est les montagnes Russes. Nous n’allons jamais très haut mais il n’y plus un mètre de plat. Résultat, des journées de plus de 1000 mètres de dénivelé positif. Les montées sont maintenant à voies triple. Deux qui montes et l’autre qui descend. C’est mieux pour nous.

Nous avons décidé de ne pas prendre de congé à Posadas pour pouvoir ajouter une journée de vélo et ainsi raccourcir les distances journalières. Nous devenons sage! 

Nous préférons de loin les collines au plat d’avant Résistencia. Notre postérieur aussi apprécie! Et dans les descentes à 50 où 60 km/h on se rafraîchit un peu quand même. Doucement nous approchons des fameuses chutes d’Iguazu, une autre étape. Nous sommes entouré de forêts à pertes de vue. Beaucoup de plantations de pins et d’eucalyptus.

125 km avant Puerto Iguazu la route nous gratifie d’un accotement d’un mètre pour rouler sans stresser. Vraiment très apprécié avec tout ces camions remorques. Mais les montagnes russes ne nous quitterons pas avant Iguazu, ça nous fera une bonne pratique pour le Brésil qui semble aussi vallonné. 

Arrivée sous une chaleur accablante, près de 40 degré, nous apprécions grandement notre hôtel climatisé. Cela fait tout de même 11 jours sous la tente et dans la moiteur, sauf à Posadas où un membre warm shower nous a reçu au sein de leur famille élargi même si la maison est simple et petite. Comme ils disent, ils ont un grand cœur. Merci Nestor et Rossy. 

Finalement nous y sommes et irons voir ces magnifiques chutes et nous ne serons pas seul même si nous y sommes tôt. Magnifiques et impressionnantes, nous marchons pratiquement au dessus des chutes. Même si certaines sections sont fermées donc la diable. En novembre, il y a eu beaucoup d’eau, cela entraînant les passerelles de la diable si renommé. Mais cela vaux tout de même la peine et ce n’est vraiment pas très dispendieux, soit l’équivalent de 29 $ can. 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Nos jambes ne sont plus habitués de marché, après cette journée de marches, nos mollets sont douloureux, mais notre corps est aussi fatigué, une autre journée de congé en Argentine et le 8 janvier départ pour le Brésil où nous prendrons encore deux autres jours de repos au frais. Les trois prochaines semaines seront aussi ardues et chaudes. 

Finalement c’est avec regret que nous avons décidé de ne pas passer par le Paraguay, comme nous devions traverser la douane du Brésil avant le 10 janvier pour ne pas avoir besoin de visa, et divers petits irritants, nous avons opté pour le moins de stress possible. 

Cela nous fera plus de temps pour le sud du Brésil. 

Argentine, des montagnes à la chaude pampa.

Avant de reprendre la route de l’argentine et de quitter la ville frontalière de Quiaca nous devons nous procurer des pesos Argentins et une carte SIM pour le cellulaire. Car oui pas facile de vivre et voyager sans cellulaire. Lors de notre premier passage en Argentine nous avions amèrement regretté de ne pas avoir des dollars US. Cette fois-ci nous avions prévu le coup et avions apporté le montant prévu pour cette section du voyage. Nous utilisons le dollar blue pour avoir un taux bien plus avantageux qu’à la banque. Par contre il faut trouver un endroit où une personne qui offre se service. Ce qui n’est pas toujours évident, surtout dans les petits villages où il y a à peine une mini-épicerie et un seul hôtel! Dans les villes douanières comme ici, ce fût facile. Il y a des changeurs partout! Il y a aussi la fois où ce fût le gars à la réception de l’hôtel qui fit plusieurs démarches pour nous trouver le moyen de changer 50$. 

Maintenant ayant des sous et l’internet nous reprenons la route vers San Salvador de JuJuy où nous serons dans trois jours. Au prime abord quand tu regardes les distances et les dénivelés, tu penses que cela se fera les doigts dans le nez mais c’est en ne tenant pas compte du vent. Et bien le vent on l’a eu bien de face presque tout le long, nous devions même pédaler pour descendre les côtes en plus de faire des intervalles pour se relayer. Il y bien eu aussi une vilaine chute de Robert sur le béton dû à un remblai. Rien de cassé, le coude brûlé et la hanche de céramique a tenue le coup non sans un ecchymose important. 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

Finalement nous nous sommes rendus dans les temps bien crevé mais un appartement bien équipé nous a aidé à nous remettre sur pieds avant la prochaine étapes, la pampa Argentine. 

Nous quittons JuJuy pour une longue journée sous la chaleur, 126 km pour nous rendre au bord de l’eau, oui enfin une rivière avec de l’eau, on s’y est même baigné, pour y passer la nuit sous la tente à l’abri des nombreux moustiques. Couché sur nos sacs nous avons sué notre vie!

IMG_1147

Notre campement au bord du Rio Pasage après 126km.

Le lendemain nous allons changer radicalement notre trajectoire, nous quitterons la ligne du Sud pour tourner à l’Est vers les chutes d’Iguazu à la triple frontière du Paraguay-Argentine-Brésil. Un rêve de longue dates. Mais pour s’y rendre il y a la traversée de la pampa, une longue ligne droite de plus 700 km, de plat, de vent presque toujours défavorable, la chaleur accablante, plus de 40 degré et pour finir de gros orages. Il fallait prévoir l’eau surtout dans la journée. Car en Argentine de 13 à 17 heures, presque tout est fermé, même les hôtels. Faut dire que la chaleur y est pour quelque chose. C’est l’heure de la sieste. Nous avons d’ailleurs réveillé plusieurs hôteliers pour avoir accès à une chambre, climatisée en plus. Oui on est moumoune. 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ici il y a encore de légères ondulations.


OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Plat, chaud et venteux.

 

Que dire de la route, imaginez un paysage plat, pas de vues, une route sans fin avec sur les côtés une petite végétation et des champs accueillants des bovins. Il y a bien quelques serpents, mygales, renards et tamanoir mais c’est surtout le bruits des cigales et sauterelles qui remplissent l’espace auditif, de quoi devenir fou. Les moustiques nous ont accompagné tout le long.  Plutôt voraces ils nous piquaient même en roulant au travers le cuissard! Plusieurs demeuraient sur nos sacoches attendant le prochain arrêt pour nous piquer. J’ai bien rêvé d’un McDonald. Tsé quand le prochain village est à plus de 30 km, t’as le temps de penser ou de rêver à une crème glacée ou une frite salée le tout à l’aire climatisé. Mais ça ne c’est jamais produit. Au mieux une station d’essence YPF avec mini-resto.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Il y a bien eu aussi la fameuse tempête beaucoup plus au Sud qui nous aura fait perdre l’électricité toute une soirée et une partie de la nuit. On a encore sué notre vie! C’était au point de la suffocation car impossible d’ouvrir une fenêtre. Et ouvrir la porte ne laissait entrer que les moustiques!

Finalement nous sommes rendus à Resistancia pour Noël pour quatre nuits afin de reposer nos fessiers. Rouler sur le plat en faisant des intervalles pour combler l’ennuie et contrer le vent c’est dure sur les fesses sans compter les piqûres! 

De joyeuses fêtes et plein de rêves à réaliser.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Joyeuses fêtes à tous.

Reprendre la route … vers l’Argentine.

 

Après divers scénarios nous optons pour reprendre la route vers l’Argentine en passant par Villazon. Nous ne passerons pas par la région de sud de Lipez et d’Atacama. Les routes sont très difficiles et nous considérons que nous avons vue tout de même beaucoup de beaux et superbes paysages, il est maintenant temps d’aller voir ailleurs. On ne peut pas tout faire et tout voir, même en voyage!

Mais avant il faut se rendre à la frontière, le bitume est beau, la route peu fréquenté, en fait nous sommes presque seul sur la route. C’est en se dirigeant vers Tupiza que nous comprendrons pourquoi. La route passe par les montagnes et les montées sont longues et les dénivelés  imposants pour nous mais pour les véhicules aussi. Sur les cimes, les paysages sont arides mais magnifiques, les couleurs minérales sont impressionnantes. Faut aussi dire que la route se trouve aux environs de 4000-4200m. Très peu de végétation par ici! Nous dormirons d’ailleurs notre dernière nuit à cette altitude, nos corps sont maintenant habituer, mais il faut tout de même y mettre de l’effort.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Nous y croiserons plusieurs mines, régions très propices à l’exploitation minière dans le passé et encore présente de nos jours. Si les déchets sont toujours aussi problématiques nous sommes heureux de constater qu’il y a des écoles partout. Même dans de tout petit village où nous peinons à trouver une « tienda » il y a école primaire. Les enfants sont tous en habits d’écoliers, souvent avec le sarrau blanc en plus. Le midi, alors que nous mangeons nos sandwich au thon ou sardines, les enfants eux on le repas fourni! 

Puis vient la descente vers la ville de Tupiza, nous passerons de 4100m à 3250m en 12 km, tout une descente en lacets, les mains sur les freins pour ne pas trop prendre de vitesse. Arrivée à Tupiza encore plus bas, la chaleur elle a grimpé. Les paysages ont radicalement changés, les falaises d’argiles façonnées par le vent et la pluie impressionnent. Le vert est aussi apparue, ainsi que les arbres et les cultures. 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La journée de repos à Tupiza nous permet de faire nos devoirs et de re-vérifier les exigences d’entrée des prochains pays. L’Argentine et le Paraguay ne demande aucun visa mais le Brésil instaurera un e-visa le 10 janvier 2024. Tien, ça c’est nouveau et seulement pour quatre pays dont le Canada et c’est pas donner! Alors avant d’entreprendre les démarches pour le dit visa nous vérifions notre planification. Résultat, c’est pas mal notre date pour arriver à Iguazu et à la frontière du Brésil mais cela ne nous laisse pas trop de latitude quand à la route à prendre. Ce sera pas mal direct tout en prenant le temps de traverser au Paraguay. Le lendemain nous entamons la dernière journée en Bolivie. Mais toute une journée qui nous mènera à La Quiaca en Argentine. Près de 100 km et 1355m de dénivelé positif dont une section de 15 km où nous grimpons de 650 mètres avec plusieurs sections de 8%. Ouff! A la fin, vers 16h il y a les deux douanes à passer. Sans problème, une trentaines de minutes en tout. L’orage se pointe et les vents sont maintenant violents. Après une tentative infructueuse au supposé camping municipal nous dénichons un hôtel à 20000 pesos Argentins… Heuuu ça fait combien disons en dollars US? Parce que nous n’avons pas de pesos encore. Réponse 20$. Ok on la prend. Quel deal et Josée dira «  vraiment bel hôtel, genre revue » mais on a oublié de prendre des photos. Anyway on a jamais dormi dans un aussi grand lit! 

Arrière pays et salars.

Bonjour vous, oui je dis vous, c’est de notre génération! Ici aussi ils utilisent la forme poli “ustedes” la plupart du temps. Uyuni et Coipasa, deux salars mythiques. Depuis le temps qu’on en entant parler, qu’on y pense, qu’on y rêve. Voilà nous y avons roulé, les roues sur le sel dans la saumure et même dans la boue à deux pour pousser un vélo! Revenons à Copacabana il y a trois semaines, là où j’ai été malade 24 heures. Heureusement nous avions une chambre avec salle de bain privée, la toilette n’était qu’à quelques pas du lit. Parfois c’est pratique! Mais après une journée au lit et une bonne nuit j’eu faim et j’étais prêt à partir. Go direction La Paz. Une belle route presque sans autos pour une montée de 13 km avec de jolis paysages.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Parfois nous voyons le lac Titicaca des deux côtés de la route. Nous finirons la journée en bivouac au bord du lac entouré de parcelles en cultures. Après avoir demandé la permission de camper nous aurons quelques rencontres avec les gens qui cultivent autour ou qui font paître leurs animaux.

Disons que La Paz le lendemain diffère pas mal. Que dire de ce trou surpeuplé sinon qu’il faut descendre sur 4 km à plus de 10% pour atteindre le centre-ville. Nous y rencontrons plusieurs cyclistes et les soirées sont agréables. Il y a de tout ici même des amis. Nous séjournons à la casa de Ciclistas. Rudimentaire mais en plein centre. Nous anticipons la sortie de ville car remonter 4km avec près de 500m de dénivelé, c’est un peu inquiétant, de plus que la circulation est intense. Nos amis nous informent que les nombreux funiculaires prennent les vélos, même chargés. En soirée nous prenons un tour de funiculaire pour admirer la ville de haut. C’est magique et nous pensons comme nos petits enfants aimeraient ça.

Comme nous n’avions que peu d’intérêt à séjourner longtemps en ville après deux jours nous partons avec Jesús un ami Espagnole qui parle français. À l’attaque de la montée. Notre tactique à trois fonctionne super et après deux funiculaires nous sommes à El Alta en direction de Sajama et son volcan. Cinq jours plus tard nous y sommes après deux bivouacs aux églises de villages presque abandonnés, une nuit dans le lit d’une rivière et une nuit de camping au parc de Sajama toujours avec Jesús, Déa et Gaétan qui viennent de nous rejoindre. Les deux derniers jours sont sur chemin de gravier.  Ce n’est qu’un début!

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Une journée de repos bien méritée avant de repartir chacun de notre côté. Pour nous ce sera les petits chemins de sable, de gravier, de planche à laver, de roches pis toute. Notre carcasse sera mise à rude épreuve jusqu’à Uyuni. Si la route est difficile, le paysage en vaut la peine. Les villages, quand il y en a, sont désert. C’est à peine si nous trouvons de l’eau et des nouilles ramen. Oubliez les fruits et légumes. Nous étions donc en autonomie alimentaire pour quatre jours jusqu’à Sabaya. Le peu de gens que nous croisons sont toujours sympathiques, une femme et sa mère nous donnerons même des bananes et du pain lors d’une pause midi à 30’. Nous bivouaquons à Macaya près des ruines pour nous cacher du vent, près de Julo au bord de l’eau, à Tunapa face aux montagnes et finalement Sabaya pour un autre repos et du lavage.

On en a mangé de la poussière. Ce n’est pas les autos qui sont en causes mais bien le vent, puissant. La plupart des journées aucun véhicule ne passe. Certains soirs il y aura plusieurs camions. Contrebande paraît-il? Nous avions prévus cinq à six jours pour Uyuni mais les sites de météo nous annoncent de la pluie pour le 30 novembre en pm. Nous sommes le 27 et partons de Sabaya, ça nous laisse quatre jours! Ouff! Direction Coipasa et un premier salar que nous traversons avec joie et amusement. Une première pour nous, rouler sur du sel. Un peu humide quand même. Vers la fin de journée le vent se lève et nous peinons. Puis nous arrivons devant une étendue d’eau, pas un mirage. Mmm à gauche vers le village ou à droite? Il est tard, il ne reste qu’une heure de soleil, nous sommes épuisés et pouvons voir la rive devant. Go, nous roulons dans l’eau salé, heureusement pas plus de quinze cm de profond et sur un fond dur. Un km puis nous voilà dans la boue où nous devons pousser un vélo à la fois pour avancer. Les roues sont boueuses tout est salle et salé. Merde! Dégommage des vélos, préparation du repas et du bivouac, dodo. On a quand même plus de 80 km dans les jambes. Ce n’est que le lendemain matin en démontant la tente que nous trouverons deux scorpions qui s’enfuient de sous le plancher. Nos recherches confirment qu’ils sont venimeux mais pas mortel mais très douloureux! Encore 50 km pour Salinas et une bonne montée toujours de gravier pis toute. Le 29 nous atteindrons finalement le salar d’Uyuni, sec sur lequel nous roulerons les 45 premiers km vent de face sur une surface dur mais rugueuse avec parfois un peu d’eau sous une mince  couche de sel. Ça brasse! Ce soir là , après 76 km nous bivouaquons sur l’île aux cactus, Incahuasi. Île touristique a souhait mais comme ils partent tous à 18 hr et que nous sommes arrivés à 18 hr. Ben il n’y avait personne, sauf les gens du parc ( l’île est un parc). Nous prendrons d’ailleurs une soupe avec eux en soirée.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

A notre dernier jour pour la ville d’Uyuni il ne nous reste que 100 km. Nous partons tôt de l’île sur une « route » bien plus lisse grâce aux jeep qui y passent pour les tours. Le vent de côté se transforme en vent de dos et nous n’avons qu’à contempler autour de nous. 10582 km carré de sel à perte de vue. On voit quand même les montagnes au loin et la pluie qui y tombe. Finalement il n’y aura pas eu de pluie pour nous. Nos corps sont douloureux, pétris par les « routes ». Un bon repos s’impose avant de reprendre la route vers le Sud. A l’hôtel où nous sommes il y a chaque jour 7 à 8 cyclistes dont plusieurs que nous connaissons, incluant un autre québécois! Les soirées sont donc très agréables. Pour quelques jours, nous sommes en vacance et mon popotin en est bien heureux. Nous aussi.