Reprendre la route … vers l’Argentine.

 

Après divers scénarios nous optons pour reprendre la route vers l’Argentine en passant par Villazon. Nous ne passerons pas par la région de sud de Lipez et d’Atacama. Les routes sont très difficiles et nous considérons que nous avons vue tout de même beaucoup de beaux et superbes paysages, il est maintenant temps d’aller voir ailleurs. On ne peut pas tout faire et tout voir, même en voyage!

Mais avant il faut se rendre à la frontière, le bitume est beau, la route peu fréquenté, en fait nous sommes presque seul sur la route. C’est en se dirigeant vers Tupiza que nous comprendrons pourquoi. La route passe par les montagnes et les montées sont longues et les dénivelés  imposants pour nous mais pour les véhicules aussi. Sur les cimes, les paysages sont arides mais magnifiques, les couleurs minérales sont impressionnantes. Faut aussi dire que la route se trouve aux environs de 4000-4200m. Très peu de végétation par ici! Nous dormirons d’ailleurs notre dernière nuit à cette altitude, nos corps sont maintenant habituer, mais il faut tout de même y mettre de l’effort.

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Nous y croiserons plusieurs mines, régions très propices à l’exploitation minière dans le passé et encore présente de nos jours. Si les déchets sont toujours aussi problématiques nous sommes heureux de constater qu’il y a des écoles partout. Même dans de tout petit village où nous peinons à trouver une « tienda » il y a école primaire. Les enfants sont tous en habits d’écoliers, souvent avec le sarrau blanc en plus. Le midi, alors que nous mangeons nos sandwich au thon ou sardines, les enfants eux on le repas fourni! 

Puis vient la descente vers la ville de Tupiza, nous passerons de 4100m à 3250m en 12 km, tout une descente en lacets, les mains sur les freins pour ne pas trop prendre de vitesse. Arrivée à Tupiza encore plus bas, la chaleur elle a grimpé. Les paysages ont radicalement changés, les falaises d’argiles façonnées par le vent et la pluie impressionnent. Le vert est aussi apparue, ainsi que les arbres et les cultures. 

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La journée de repos à Tupiza nous permet de faire nos devoirs et de re-vérifier les exigences d’entrée des prochains pays. L’Argentine et le Paraguay ne demande aucun visa mais le Brésil instaurera un e-visa le 10 janvier 2024. Tien, ça c’est nouveau et seulement pour quatre pays dont le Canada et c’est pas donner! Alors avant d’entreprendre les démarches pour le dit visa nous vérifions notre planification. Résultat, c’est pas mal notre date pour arriver à Iguazu et à la frontière du Brésil mais cela ne nous laisse pas trop de latitude quand à la route à prendre. Ce sera pas mal direct tout en prenant le temps de traverser au Paraguay. Le lendemain nous entamons la dernière journée en Bolivie. Mais toute une journée qui nous mènera à La Quiaca en Argentine. Près de 100 km et 1355m de dénivelé positif dont une section de 15 km où nous grimpons de 650 mètres avec plusieurs sections de 8%. Ouff! A la fin, vers 16h il y a les deux douanes à passer. Sans problème, une trentaines de minutes en tout. L’orage se pointe et les vents sont maintenant violents. Après une tentative infructueuse au supposé camping municipal nous dénichons un hôtel à 20000 pesos Argentins… Heuuu ça fait combien disons en dollars US? Parce que nous n’avons pas de pesos encore. Réponse 20$. Ok on la prend. Quel deal et Josée dira «  vraiment bel hôtel, genre revue » mais on a oublié de prendre des photos. Anyway on a jamais dormi dans un aussi grand lit! 

Arrière pays et salars.

Bonjour vous, oui je dis vous, c’est de notre génération! Ici aussi ils utilisent la forme poli “ustedes” la plupart du temps. Uyuni et Coipasa, deux salars mythiques. Depuis le temps qu’on en entant parler, qu’on y pense, qu’on y rêve. Voilà nous y avons roulé, les roues sur le sel dans la saumure et même dans la boue à deux pour pousser un vélo! Revenons à Copacabana il y a trois semaines, là où j’ai été malade 24 heures. Heureusement nous avions une chambre avec salle de bain privée, la toilette n’était qu’à quelques pas du lit. Parfois c’est pratique! Mais après une journée au lit et une bonne nuit j’eu faim et j’étais prêt à partir. Go direction La Paz. Une belle route presque sans autos pour une montée de 13 km avec de jolis paysages.

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Parfois nous voyons le lac Titicaca des deux côtés de la route. Nous finirons la journée en bivouac au bord du lac entouré de parcelles en cultures. Après avoir demandé la permission de camper nous aurons quelques rencontres avec les gens qui cultivent autour ou qui font paître leurs animaux.

Disons que La Paz le lendemain diffère pas mal. Que dire de ce trou surpeuplé sinon qu’il faut descendre sur 4 km à plus de 10% pour atteindre le centre-ville. Nous y rencontrons plusieurs cyclistes et les soirées sont agréables. Il y a de tout ici même des amis. Nous séjournons à la casa de Ciclistas. Rudimentaire mais en plein centre. Nous anticipons la sortie de ville car remonter 4km avec près de 500m de dénivelé, c’est un peu inquiétant, de plus que la circulation est intense. Nos amis nous informent que les nombreux funiculaires prennent les vélos, même chargés. En soirée nous prenons un tour de funiculaire pour admirer la ville de haut. C’est magique et nous pensons comme nos petits enfants aimeraient ça.

Comme nous n’avions que peu d’intérêt à séjourner longtemps en ville après deux jours nous partons avec Jesús un ami Espagnole qui parle français. À l’attaque de la montée. Notre tactique à trois fonctionne super et après deux funiculaires nous sommes à El Alta en direction de Sajama et son volcan. Cinq jours plus tard nous y sommes après deux bivouacs aux églises de villages presque abandonnés, une nuit dans le lit d’une rivière et une nuit de camping au parc de Sajama toujours avec Jesús, Déa et Gaétan qui viennent de nous rejoindre. Les deux derniers jours sont sur chemin de gravier.  Ce n’est qu’un début!

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Une journée de repos bien méritée avant de repartir chacun de notre côté. Pour nous ce sera les petits chemins de sable, de gravier, de planche à laver, de roches pis toute. Notre carcasse sera mise à rude épreuve jusqu’à Uyuni. Si la route est difficile, le paysage en vaut la peine. Les villages, quand il y en a, sont désert. C’est à peine si nous trouvons de l’eau et des nouilles ramen. Oubliez les fruits et légumes. Nous étions donc en autonomie alimentaire pour quatre jours jusqu’à Sabaya. Le peu de gens que nous croisons sont toujours sympathiques, une femme et sa mère nous donnerons même des bananes et du pain lors d’une pause midi à 30’. Nous bivouaquons à Macaya près des ruines pour nous cacher du vent, près de Julo au bord de l’eau, à Tunapa face aux montagnes et finalement Sabaya pour un autre repos et du lavage.

On en a mangé de la poussière. Ce n’est pas les autos qui sont en causes mais bien le vent, puissant. La plupart des journées aucun véhicule ne passe. Certains soirs il y aura plusieurs camions. Contrebande paraît-il? Nous avions prévus cinq à six jours pour Uyuni mais les sites de météo nous annoncent de la pluie pour le 30 novembre en pm. Nous sommes le 27 et partons de Sabaya, ça nous laisse quatre jours! Ouff! Direction Coipasa et un premier salar que nous traversons avec joie et amusement. Une première pour nous, rouler sur du sel. Un peu humide quand même. Vers la fin de journée le vent se lève et nous peinons. Puis nous arrivons devant une étendue d’eau, pas un mirage. Mmm à gauche vers le village ou à droite? Il est tard, il ne reste qu’une heure de soleil, nous sommes épuisés et pouvons voir la rive devant. Go, nous roulons dans l’eau salé, heureusement pas plus de quinze cm de profond et sur un fond dur. Un km puis nous voilà dans la boue où nous devons pousser un vélo à la fois pour avancer. Les roues sont boueuses tout est salle et salé. Merde! Dégommage des vélos, préparation du repas et du bivouac, dodo. On a quand même plus de 80 km dans les jambes. Ce n’est que le lendemain matin en démontant la tente que nous trouverons deux scorpions qui s’enfuient de sous le plancher. Nos recherches confirment qu’ils sont venimeux mais pas mortel mais très douloureux! Encore 50 km pour Salinas et une bonne montée toujours de gravier pis toute. Le 29 nous atteindrons finalement le salar d’Uyuni, sec sur lequel nous roulerons les 45 premiers km vent de face sur une surface dur mais rugueuse avec parfois un peu d’eau sous une mince  couche de sel. Ça brasse! Ce soir là , après 76 km nous bivouaquons sur l’île aux cactus, Incahuasi. Île touristique a souhait mais comme ils partent tous à 18 hr et que nous sommes arrivés à 18 hr. Ben il n’y avait personne, sauf les gens du parc ( l’île est un parc). Nous prendrons d’ailleurs une soupe avec eux en soirée.

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A notre dernier jour pour la ville d’Uyuni il ne nous reste que 100 km. Nous partons tôt de l’île sur une « route » bien plus lisse grâce aux jeep qui y passent pour les tours. Le vent de côté se transforme en vent de dos et nous n’avons qu’à contempler autour de nous. 10582 km carré de sel à perte de vue. On voit quand même les montagnes au loin et la pluie qui y tombe. Finalement il n’y aura pas eu de pluie pour nous. Nos corps sont douloureux, pétris par les « routes ». Un bon repos s’impose avant de reprendre la route vers le Sud. A l’hôtel où nous sommes il y a chaque jour 7 à 8 cyclistes dont plusieurs que nous connaissons, incluant un autre québécois! Les soirées sont donc très agréables. Pour quelques jours, nous sommes en vacance et mon popotin en est bien heureux. Nous aussi.